Un concert c'est bien, deux c'est mieux. Voila ma conclusion après avoir enchaîné le concert d'Opeth & Co le 27/11 et le Metalfest le 28/11.
Metalfest donc, présentant ce soir une affiche axée metal extrême tout simplement (pardonnez-moi l'expression) bandante puisque se succèderont ce soir sur la scène de l'Elysée Montmartre
Arsis,
Keep Of Kalessin,
Marduk, les cousins québecois de
Kataklysm et les vétérans du death-metal floridien
Morbid Angel.
Si une heure avant le concert d'Opeth la veille il y avait déjà un certains nombre de personnes devant la salle, c'est loin d'être le cas aujourd'hui, mais après tout, un concert qui commence à 17h30 c'est normal, y'en a qui taffent (quelle idée...
:mrgreen:). Je me dégote donc assez facilement une place au premier rang un peu à droite, que je ne quitterais plus de la soirée. Comme toujours à l'Elysée Montmatre, les horaires sont les hoaires, à 17h30 pétantes les américains d'
Arsis débarquent sur scène.
Je connaissais très peu le groupe, quelques morceaux par-ci par-là sur myspace et youtube, lorgnants du côté du death technico-mélodique le plus souvent, et un peu vers le heavy/black sur certains passages ou solos. Etant d'habitude assez fervent de ce genre de mixture, je m'attendais donc à passer un agréable moment. Seulement, la technique ne fait pas tout. Dans le metal comme dans tout style de musique, il y a un truc qu'il est impératif d'avoir, même en faible quantité, pour réussir à plaire sur scène. Ce truc ça a un nom, c'est le charisme. Et quand on en pas, désolé mais on s'ennuie ferme.
Alors certes c'est très bien foutu, mais ça ne captive pas des masses. Le public ne sera donc pas du tout récéptif à la musique du groupe.
Vite vu, vite oublié.
Passons donc aux choses sérieuses avec les norvégiens de
Keep Of Kalessin. Le truc à savoir c'est que le groupe est réputé pour avoir un son de merde en live. Hélas pour eux , ça n'était ce soir encore pas folichon. De là où je me trouvais ça allait encore, même si la guitare était un peu en retrait (un deuxième guitariste serait le bienvenu, monsieur Obsidian C., pensez à recruter
). Mais loin de se laisser abattre par des problèmes de sonorisation, le groupe nous délivrera un set très énergique, axé sur ces deux derniers albums, les excellents "Armada" et "Kolossus".
Dès les premières notes de l'intro "
Origin" puis de "
A New Empire's Birth" on sent déjà le public commencer à s'éveiller, et le groupe délivrera un set puissant de près de 30-35 minutes, porté par le très bon chanteur Thebon bien en forme. La musique épique et guerrière du groupe, à l'instar du génial "
Crown Of The Kings", laissera plutôt une bonne impressions au public qui semble maintenant prêt à accueillir les suédois de
Marduk.
Marduk donc.
Marduk.
Marduk... Pour être honnête je ne connais de ce groupe que l'album "Panzer Division Marduk", pour c'était donc un groupe de black metal basique, se contentant de riffs basique et brutaux et d'une batterie bloquée à 250bpm, pas forcément très intéressant en somme.
Et j'ai été ravi d'être détrompé. Malgré un son moyen (trop de basse) j'ai découvert un groupe un poil plus subtil que ce que j'imaginais, qui a livré un set efficace et puissant, auquel la foule a été très récéptive (beaucoup de personnes arborants des T Shirts à l'effigie du groupe, mention spéciale à ceux représentant la pochette de "Fuck Me Jesus"). Je ne m'étendrais pas plus sur la prestation du groupe puisque je ne peux ni le comparer à d'autres concerts, ni comparer les morceaux live à ceux sur album. Tout ce que je sais c'est que je me suis bien éclaté, et c'est tout ce qui compte.
Et comme dirait Mortuus: "Fistuckiiiiing God's Planeeeeeeeeet!!!"
Changement de batterie, changement de fond de scène à l'effigie de la pochette de "Prevail", dernier brûlot en date des québécois de
Kataklysm: on sent l'apocalypse sonore s'approcher.
Et en effet, ce soir les quatre gaillards auraient bien failli voler la vedette aux floridiens de
Morbid Angel, grâce a une prestation tout bonnement époustouflante. Tout d'abord le son massif permettra au groupe de balancer un véritable mur du son in the face of the public. Ca joue carré, ça blast et ça gravity blast, ça growl, ça sourie, bref ça fait du bien par où ça passe. Le groupe est vraiment content d'être là ce soir, comme nous le signalera plusieurs fois le charismatique frontman Maurizio Iacono, très content de revenir jouer chez leurs "cousins français", qui le leur rendront bien, d'ailleurs.
Ca pogote bien dans la foule, les membres bougent tout le temps, échangent leurs places, le growler en chef notamment, qui n'hésitera pas à monter sur les amplis retour pour aller tendre la main aux fans (un petit veinard montera même sur scène pour headbanguer avec le susnommé Maurizio pendant une ou deux minute, ça fout toujours une bonne ambiance). Après une bonne heure de show passant en revue quelques classiques du groupes comme "
In Shadows And Dust" ou des nouveaux morceaux (qui passent bien mieux en live que sur album, pour les réfractaires à l'évolution du groupe) comme le très efficace "
Taking The World By Storm", le groupe est contraint de quitter la scène pour laisser place aux maîtres de la soirée devant un parterre de fans comblés et vidés.
Tabernacle!
Quoique vidés pas tout à fait, puisque le pit aura encore pas mal d'énergie à revendre durant l'heure de set restante. Des blances de 30min pour se reposer et à 21h30 arrivent les Grands Anciens de
Morbid Angel. Pete Sandoval (Blast Pete, comme j'aime à l'appeller), Trey Azagthoth, le plus discret Destructhor, mais surtout l'ultra-charismatique frontman David Vincent, vêtu de ses habituelles rangers, de son pantalon de cuir, de sa ceinture de balles et de son haut de vinyl moulant pentagrammé: la messe est dite.
Le groupe est boosté à bloc, le son est énorme (quoique vraiment fort, mais passons), les kids se déchaînent, on assiste ce soir à un concert tout bonnement inoubliable. Alors oui certains auraient voulus des nouveaux morceaux, mais que dire face à des chef-d'oeuvres intemporels tels que (au hasrard) "
Maze Of Torment" donc le riff mid tempo sera repris par tout le public, "
Rapture" toujours aussi efficace ou encore l'écrasant monument qu'est "
Where The Slime Live"? Rien. On ne peut rien dire, rien leur reprocher, ils sont une entité du death-metal indétrônable, infatiguable. Pete maltraite ses fûts, Trey fait l'amour à sa guitare et Evil D. harrangue une foule toute acquise à sa cause et vraiment déchainée.
Quand je lis que le public était calme et mou, j'avoue ne pas bien comprendre, écrasé contre les barrières à 1m de Sir Azagthoth, je peux vous dire que ça pogotait sévère, on a pas du assister au même concert. Malgré un show assez court (horaires obligent) le groupe enchaînera les classiques sans temps morts, glissant ça et là quelques surprises comme un "
Bil Ur Sag" de derrière les fagots ou le nouveau morceau précédemment entendu au Hellfest "
Nevermore", d'une lourdeur et d'une efficacité redoutable, laissant présager une véritable tuerie pour l'opus à venir. Un show phénoménal, qu'on aimerait revoir encore et encore, tellement ça fait du bien par où ça passe.
Revenez quand vous voulez les gars, en France on vous aime bien.
Setlist:
Rapture
Pain Divine
Maze Of Torment
Sworn To The Black
Nevermore
Lord Of All Fevers & Plague
Chapel Of Ghouls
Dawn Of The Angry
Where The Slime Live
Blood On My Hands
Bil Ur Sag
God Of Emptiness
World Of Shit
En conclusion ce fut une soirée vraiment superbe, espérons qu'on continuera longtemps à voir des affiches comme ça dans le pays.